• Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    On se retrouve pour notre rendez-vous annuel organisé par le Club Shojo, j’ai nommé “La Semaine Shōjo”. Pour rappel, il s’agit d’une semaine où le site publie de nombreux articles autour des shojosei et invitent chaque année les blogueurs et blogueuses à répondre à une question. L’année dernière, on nous demandait quels étaient les shōjos abordant la condition féminine que nous préférons.

    Comme vous pouvez le deviner, pour l’édition 2024, le thème est tout autre et d’ailleurs beaucoup plus large puisque cette fois-ci, nous devons donner les raisons qui nous font aimer les shōjos.

    Que préférez-vous dans les shōjos ? Pour répondre à cette question, j’ai décidé de diviser mon article en plusieurs points, car même si je me suis jamais vraiment questionné sur mon amour sur les mangas féminins, il y a bel et bien des points qui font que je les apprécie particulièrement.

     

    Les mangas pour filles et leur diversité

    Comme mes confrères et consœurs tenant aussi des blogs, nous sommes tous d’accord sur un point : le shojosei est varié et passe par de nombreux genres, n'en déplaise à ceux qui veulent les réduire qu’à des romances. Et quand bien même, si l’on devait se contenter de lire des shōjos romantiques, on pourrait trouver des tas d’œuvres explorant ce genre de manière bien différente. 

    Quoi qu’il en soit, j’avais envie de vous parler pour ma part, et en premier lieu, d’un manga d’un auteur connu. Grande amatrice d’horreur, j’ai forcément eu envie de lire du Junji Ito, auteur qui a été publié de nombreuses fois dans des magazines visant des jeunes filles. Un titre que je retiendrai de lui est son récit reprenant l’histoire bouleversante de Frankenstein.

     

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    N’ayant pas lu le classique, j’ai tout de même voulu tester la version de Ito et je n’en suis pas ressorti déçu. Si le manga se veut peut-être moins riche, notamment concernant la psychologie des personnages, j’ai adoré découvrir le roman de Mary Shelley dans cette version manga assez glauque. Je m’attendais à une histoire ou un monstre se contenterait de tuer des gens mais je me suis totalement trompé. Frankenstein est beaucoup plus poussé, pose des questions et aborde des thèmes extrêmement intéressants. À travers cette bande dessiné japonaise, on fait la connaissance de la créature de Frankenstein, créature qui se veut hideuse et donc rejeté de tout le monde alors qu’elle ne souhaite qu’une chose : être aimé. C’est un manga beaucoup plus touchant que je ne le pensais et je me suis retrouvé à avoir pitié de ce monstre qui de base ne voulait de mal à personne. Si vous souhaitez découvrir ce classique, la version du maitre de l’horreur peut être une bonne porte d’entrée. En tout cas, il m’a bien donné envie de lire le roman, ce que je ferai à coup sûr un jour tant j’ai aimé le manga !

     

    Pour parler de la diversité du shōjo, quoi de mieux que de citer Gourmet détective, un savoureux mélange d’enquête et de gastronomie. Deux genres que je n’apprécie pas grandement et pourtant Akiko Higashimura a su me ravir avec son manga. On y suit un personnage un peu atypique du nom de Goro Akechi qui va faire équipe avec Ichigo Kobayashi, une vendeuse de bentos, pour résoudre plusieurs affaires. Mais dans l’ombre se cache une femme dangereuse qui leur mettra de nombreux bâtons dans les roues. Si ce mélange de genre est assez surprenant et déroutant, il marche malgré tout très bien, notamment sur moi qui n’étais pas le public le plus réceptif à cela. Si on reconnait bien l’humour spécifique de l’autrice dans ce manga, ce dernier se révèle assez sombre par moment, ce qui n’est pas pour déplaire. 

     

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    Et parce que je désirai tout de même parler d’une romance, j’ai envie de vous citer mon dernier coup de cœur en date : The Blue Flowers and the Ceramic Forest. Manga tranche de vie se passant à la campagne, on y suit deux adultes : d’un côté l’héroïne qui fait de la peinture sur porcelaine et de l’autre côté le héros qui est venu apprendre plus en profondeur les méthodes de confection de poterie. Si les deux jeunes gens vont d’abord avoir du mal à échanger, ils finiront par créer un binôme animé par la passion de la poterie, le tout saupoudré d’un peu de romance. C’est une œuvre passionnante ou on découvre le métier de céramiste avec des personnages qui se veulent certes banals, mais qui sont humains, qui ont leurs joies et leurs peines, leur passion et leurs traumatismes. Une romance légère qui s’installe naturellement et met du baume au cœur. Chacun fait du mieux qu’il peut, le tout dans la bienveillance.



    Personnages de shōjos : identification personnelle

    S’il y a quelque chose auquel j’apportai peu d’importance quand je lisais des mangas plus jeune, c’était l’identification que je pouvais avoir avec les personnages. Cependant aujourd’hui, j’apprécie beaucoup plus des récits ou j’arrive à me reconnaitre dans certains protagonistes. Et bien sûr, je suis obligé de vous parler de quelques mangas dans lesquels j’ai pu me retrouver.

     

    Tout d’abord, j’aimerais revenir sur un manga de l’autrice Akiko Higashimura dont j’avais eu un énorme coup de cœur. L’humour de Tokyo Tarareba Girls a de suite fonctionné sur moi. Qui plus est, la BD met en scène des trentenaires célibataires soumis à la pression de la société. On y rencontre des femmes qui ne sont pas soit épanouie amoureusement, soit pas épanouie professionnellement, soit parfois les deux. Autant dire que ça me parlait carrément car j’étais et je suis encore dans le même cas concernant certaines choses. D’autant plus que j’ai moi aussi la trentaine donc je me sentais très proche des personnages, du moins de leurs problématiques et leurs peines parce que niveau caractère, c’était autre chose haha. C’est un manga qui dédramatise beaucoup cette période où on est censé déjà être stable professionnellement parlant, être marié et même avoir des enfants. L’autrice aime se moquer de ses personnages et même des lectrices qui lisent son manga et lui envoie parfois des courriers expliquant elles-mêmes leurs difficultés à trouver l’amour. Bref, TTG m’a fait beaucoup de bien et il en faut des mangas comme ça, ou on arrive à se dire qu’on n’est pas les seules à vivre certaines choses.

     

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    On va passer du côté des adaptations animées pour parler d’un classique qui n’est malheureusement toujours pas fini de nos jours. J’ai découvert Nana en anime, et si le coup de cœur n’avait pas été au rendez-vous, ça reste un anime qui m’a malgré tout marqué sur plusieurs points et notamment sur la diversité de ces personnages. Pour ma part, j’ai particulièrement envie de parler de Nana Komatsu, une héroïne qui m’a particulièrement touché car je me suis retrouvé beaucoup en elle, du moins la moi du passé. La moi qui étais un peu naïve et qui croyait au prince charmant. Mais la moi aussi qui comme Nana avait peur du jugement des autres et qui se sentait en retard par rapport à ce qu’on attendait de nous. Mais la palette de personnage de Nana est grande et je pense qu’on est nombreuses à avoir pu nous reconnaitre dans l’une ou l’autre personne, surtout que l’anime aborde de nombreux sujets différents.

     

    Enfin, je désire évoquer un anime dont je ne parle quasiment jamais car j’avais bien aimé mais là aussi ce n’était pas un coup de cœur. Néanmoins, j’ai pourtant cité ci-dessus un manga de l’autrice que j’ai adoré, comme quoi, on n'est jamais à l’abri de surprises. Mais revenons à nos moutons, aujourd’hui j’ai l’envie de vous causer de Kids On The Slope et de faire un focus sur le héros. Car oui, ça ne se produit pas tout le temps mais il arrive que je puisse m’identifier dans des personnages masculins. Kaoru fait beaucoup écho à la personne que j’étais plus jeune, j'avais d’ailleurs vu l’anime étant plus jeune et c’est pour cette raison que j’ai beaucoup aimé ce personnage même s’il peut sembler par moments agaçant. Mais tout comme lui, j’étais quelqu’un qui n’avait pas confiance en soi et qui ne possédait pas beaucoup d’ami, si bien que je devenais possessive avec eux. Je n’aimais pas les partager même si contrairement à Kaoru, je ne le montrais pas. Mais j’avais cette peur viscérale qu’ils trouvent des ami(e)s plus intéressants que moi et qu’on me laisse de côté. Alors oui, le héros de KOTS a des défauts, et pas qu’un peu mais j’aimais énormément ce personnage pour les raisons que je viens de citer. D’ailleurs, je parle de lui, mais dans cet animé, on nous présente également un nombre de personnages très variés, très nuancés, qui parlera à coup sûr à certaines personnes. 

     

    Des thèmes féminins inspirants

    Il est temps de venir au dernier point qui fait que j’aime autant les shojosei. J’ai parlé de la diversité, de l’identification des personnages, cependant je n’ai pas encore causé ou du moins que très peu des thèmes abordés dans ce type de manga. Les shojosei sont des mangas écrit par des femmes pour des femmes et quoi de mieux que d’avoir des autrices pour aborder des sujets qui touchent la gent féminine.

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

     

    Adieu Mon Utérus est typiquement le genre de manga qui ne pourra être qu’écrit par une femme et lu principalement par des femmes car on touche ici à un sujet complètement féminin. Ce one shot conte la vie de l’autrice qui a dû subir une ablation de l’utérus à cause d’un cancer qui s’y développait. Moi qui ne suis pas forcément amatrice des autobiographies, encore moins lorsqu’elle parle maladie, j’ai pourtant grandement apprécié ma lecture. Je pense sincèrement qu’elle pourrait faire du bien à ceux qui vivent ou ont vécu la même chose car le récit est raconté avec beaucoup de bienveillance, de positivité et même d’humour.

     

    Pour rester sur les sujets féminins, parlons du harcèlement sexuel avec Moi Aussi. Certes, ce type de problème ne touche pas exclusivement les femmes, mais ce sont elles les plus grandes victimes. Moi Aussi est également tiré de faits réels et raconte l’histoire d’une jeune femme qui va être victime de harcèlement sexuel au travail de la part de son supérieur. De là en découle une véritable descente aux enfers dont l’héroïne aura du mal à sortir. Mais elle se battra et fera entendre sa voix pour dénoncer ce genre de comportement. Un manga important pour toutes les femmes victimes de ce genre d’agression et dieu sait qu’elles sont nombreuses.

     

    Semaine du Shojo 2024 : Que préférez-vous dans les shôjo ?

    Je vais boucler cet article avec une dernière œuvre qui a marqué ma vie de jeune adulte car c’était tout simplement la première fois que je lisais un manga qui mettait véritablement en lumière comment les filles se comportent au naturel et sans la pression d’une tierce personne ou de la société. Parce que oui, sous la couche d’humour du shōjo Switch Girl se cache des thèmes beaucoup plus sérieux, notamment l’image de la femme, une image qui était bien trop idéalisée à l’époque et qui l’est encore plus aujourd’hui avec la naissance des nombreux réseaux sociaux. Nika est une jeune fille qui aime s’apprêter, se faire jolie, se maquiller et bien s’habiller mais c’est aussi une adolescente qui pète, qui rote et qui fait caca et ça, Switch Girl ne manque pas de nous le répéter. Et bon sang, qu’est-ce que ça faisait de bien de lire un manga comme celui-là, de voir que les héroïnes qu’on adore se comporte finalement comme nous à trainasser à la maison dans un pyjama tout moche, de mettre de vieilles culottes lorsqu’on a nos règles, de ne pas être coiffé, j’en passe et des meilleurs. Ça peut paraitre anodin et pourtant à l’époque où je l’ai lu, c’était extrêmement important car j’avais une vision réaliste de ce que nous les femmes étions naturellement quand nous ne subissions aucune quelconque pression. Si le manga n’est pas exempt de défaut, il restera à jamais dans mon cœur puisque j’ai adoré suivre Nika, une des premières héroïnes dans lequel j’ai pu me reconnaitre.

     

    J’espère avoir réussi à expliquer correctement mon amour pour les shojosei et que ça donnera envie à ceux qui n'en lisent que très peu de se lancer dans ces mangas si riches. Pour ma part, je sais que je continuerai d’en lire pendant longtemps car c’est un type de manga qui a énormément à offrir. Sur ce, je vous laisse les liens des articles des autres participants et n’hésitez pas au passage à me dire, vous aussi, ce que vous préférez dans les shōjos.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 23 Mai à 16:34

    J'en li pas énormément par contre, j'adore les voir en épisodes. C'est toujours rafraîchissant! Mon tout premier shojo était Fruit Basket. Bien que le remake est bien, je préfère toujours la version original. Je trouve qu'il est plus difficile de s'attacher au personnage lorsqu'on a vu une version avant l'autre. 

      • Vendredi 24 Mai à 11:53

        Oui je comprends, la première version reste souvent celle qu'on a dans le coeur :)

      • Vendredi 24 Mai à 19:40

        C'est vrai ^^

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